A la découverte de l’unité d’aviculture de Idrissou Bah à Bétérou

Idrissou Bah Moussé, âgé de 23 ans, est un technicien supérieur en agronomie. Il a étudié à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou, option sciences et techniques de production animale et halieutique. Il est l’un des anciens boursiers de la promotion 2017 de l’Ecole de Vacances (Summer School), le projet financé par Materialise. Il n’a pas mis aux oubliettes les formations sur l’entrepreneuriat suivies lors de l’Ecole de Vacances. Celles-ci lui ont été utiles à la fin de sa formation universitaire en 2020. Un an après, il a implanté une petite unité d’aviculture à Bétérou dans la commune de Tchaourou.

Idrissou Bah - pluimveehouder in Bétérou

Pourquoi vous êtes-vous si vite lancé dans l’entrepreneuriat ?

Les formations reçues en entrepreneuriat lors du programme Ecole de Vacances en 2017 et ma formation en agronomie sont les facteurs motivateurs qui m’ont poussé à me lancer si vite dans une activité entrepreneuriale, plus précisément dans l’aviculture ou l’élevage de volaille. Ma vision était de m’installer à mon propre compte après la fin de ma formation. Cela m’a poussé à aller chercher de l’expérience après ma soutenance dans une ferme où on faisait l’élevage de bovins, de poules, de caprins, d’ovins et autres. Après mes 10 mois de contrat dans cette ferme, j’ai décidé de créer ma propre unité d’aviculture dans le village de Bétérou.

Idrissou Bah - pluimveehouder in Bétérou

Pourquoi avoir choisi Bétérou pour installer votre unité d’aviculture ?

Parce que Bétérou c’est moi, c’est mon village. De plus, à Bétérou, la demande en œufs de table existe. Aussitôt que les poules pondent, les œufs sont immédiatement vendus et livrés. Je connais tous les lieux de distribution de vente des œufs de mon village et je peux avoir un accès facile aux terres lorsque je serai prêt à étendre mon unité d’aviculture sur un espace plus grand. Concernant l’écoulement des œufs, je vous assure que la demande est tellement forte que je n’arrive même pas à couvrir le 1/4 des besoins en œufs des populations. Avec mes 150 pondeuses, je vends en moyenne 31 plateaux d’œufs par semaine.

La vente des œufs vous génère-t-elle assez de bénéfices et que faites-vous de ces revenus ?

Oui bien sûr. Ce que je vends génère de bénéfices. C’est grâce aux bénéfices que j’achète les matières premières, les provendes pour nourrir et les produits vétérinaires pour maintenir le cheptel en place. Ces bénéfices me servent également à acheter de petits taurillons. Ce sont de jeunes bovins que j’élève aussi pour pouvoir les mettre sur le marché quand ils seront grands. De plus, avec les revenus enregistrés, j’agrandis progressivement mon élevage.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

L’acquisition des matières premières est l’une des grandes difficultés ces derniers temps. Avec l’augmentation des taxes sur les matières premières, il y a une réduction des importations de ces dernières, surtout les graines et tourteaux de coton, le tourteau de palmiste, le son de blé, la farine de poisson, etc. Nous n’arrivons pas à produire ces matières premières localement et celles-ci manquent souvent. Ce qui fait que je n’arrive pas à fabriquer régulièrement les aliments des pondeuses qui y étaient habituées. La conséquence est la chute de ponte.

Votre plus grand défi en tant qu’entrepreneur ?

Ma vision est de devenir l’un des plus grands producteurs d’œufs de table d’ici 2025 au Bénin. Je souhaiterais avoir de petites unités à Djougou, Parakou, Natitingou et dans les autres communes du septentrion.