Braquons sur le Bénin

Conférence virtuelle « Braquons sur le Bénin » avec le professeur Marc Poncelet

Le 22 octobre, la Fondation a organisé sa toute première conférence virtuelle « Braquons sur le Bénin » avec le professeur Marc Poncelet de l’ULiège comme orateur. En tant que connaisseur chevronné du Bénin, le professeur a donné aux plus de cinquante participants un aperçu complet du Bénin d’aujourd’hui. Après une courte introduction géographique, historique et ethnolinguistique, il nous a fait découvrir les défis de l’économie, de la démographie et de la politique d’aujourd’hui.

Le Bénin connaît une croissance démographique presque explosive. La natalité reste relativement élevée et combinée à la baisse de la mortalité (infantile en outre), cela signifie que la population de 11 000 000 devrait encore doubler d’ici 25 ans. Le grand défi consiste donc à créer suffisamment d’emplois pour les générations en âge d’activité qui n’ont jamais été aussi nombreuses en proportion dans la population.

Et c’est là que le bât blesse. Bien que le Bénin connaisse une forte croissance économique, 40 % de la population doit se contenter de moins de 2 dollars américains par jour. L’inégalité reste donc grande. Une majorité de la population active de moins de 24 ans travaille dans le circuit informel tandis que l’agriculture, qui emploie aujourd’hui 70 % de la population active, reste essentiellement artisanale et peu productive. La croissance économique provient principalement du commerce, des activités portuaires et de la production de coton, dans lesquelles les investisseurs et marchés étrangers jouent également un rôle important. L’économie béninoise est très peu industrialisée.

Bien que le Bénin dispose certainement d’atouts importants pour progresser de manière positive – un climat politique stable, un niveau d’éducation en hausse et des soins de santé de base plus accessibles – il reste encore beaucoup de travail à faire. Le défi principal réside dans les développements politiques « post-démocratiques » annoncés par les évolutions récentes et dans les articulations entre secteurs privé et public qui y verront le jour.

Former et employer une population en très forte croissance supposera inévitablement une formalisation croissante de l’économie et une meilleure transparence de son contrôle.