Stage en Bénin – Molouda El Marnissi

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Etudiants en dernière année de bachelor infirmier, Frederik et moi avons eu l’opportunité d’aider à lancer le projet «malnutrition» à Boko et d’aider à introduire des connaissances à l’hôpital de Papané.
L’image d’une jolie petite fille de seulement 6 mois pesant seulement 2,8 kg et qui, malgré tous les soins, est décédée le jour de son arrivée me poursuit depuis des jours.

Chaque jour, des gens meurent ici de sous-alimentation, d’infections bactériennes et d’autres maladies ou complications. Djamila, l’assistante sociale qui nous dirige, s’occupait des enfants sous-alimentés à l’hôpital et organisait des visites de villages.

Lors de ces visites, toutes les mamans du village étaient invitées; femmes enceintes, mères, grand- mères etc … Dans chaque village cette assemblée était réunie autour d’un arbre. Sous cet «arbre de vie», une jeune et nouvelle vie était auscultée, pesée et mesurée. Au cours d’une visite de village, nous accrochons la balance à une branche. En-dessous, une planche est disposée. Les enfants jusqu’à 5 ans sont mesurés et pesés. Au moyen de l’index P/T (poids/taille), on peut évaluer si un enfant est sous-alimenté et s’il l’est, de quelle manière.

Du fait que les populations dans les villages mangent souvent de manière très peu variée, on apprend aux femmes à cuisiner des produits locaux riches en différents nutriments. Dans les hôpitaux de Boko et Papané, un cours de cuisine hebdomadaire est organisé. Pendant ces démonstrations culinaires, les personnes présentes reçoivent des informations sur l’importance d’une alimentation saine et variée. On les incite aussi à la consommation de fruits et de légumes. En cas de forte malnutrition avec complications, il est conseillé à la maman de confier son enfant à l’hôpital.

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Pour ces enfants MASAC (malnutrition aiguë sévère avec complications), la prise en charge médicale est entièrement gratuite. Ils sont dès lors traités à l’hôpital jusqu’à ce qu’ils récupèrent la santé et leur poids. Notre tâche consistait à peser et prendre la température des enfants chaque jour. Nous devions bien observer les enfants pour voir d’éventuelles complications. Nous surveillions particulièrement les changements de rythme alimentaire, de sommeil ou de selles, ou tout signe d’oedème ou d’autres symptômes.

Les parents des enfants pris en charge étaient bien informés et étaient également impliqués dans le traitement de leur enfant. La famille est vitale au Bénin. Le projet « malnutrition » ne fonctionne pas seulement de manière préventive par screening, collecte et traitement des enfants souffrant de malnutrition mais il encourage également les jeunes mères à faire enregistrer leur enfant en temps opportun.

Je trouve que c’était un grand honneur de pouvoir collaborer au projet « malnutrition » que Hubi & Vinciane a introduit et cela a été une importante leçon de vie.

Molouda El Marnissi