A chaque femme son bananier au Bénin !

A l’automne 2017, la Fondation Hubi & Vinciane a mis en place un programme de culture de bananiers dans les villages de la région du Borgou. La culture des bananes n’est pas très répandue dans cette région, principalement en raison de la longue saison sèche alors qu’un bananier a besoin de beaucoup d’eau pour donner une bonne récolte. Cependant, les bananes sont très nutritives, riches en minéraux, et peuvent jouer un rôle essentiel dans la lutte contre la malnutrition des jeunes enfants.

Au cours de la première année, la Fondation a distribué 500 pousses de bananes à quelque 200 femmes dans les 24 villages où la Fondation mène activement un programme agricole. Les bananiers ont été plantés à proximité des maisons pour utiliser au maximum les eaux usées domestiques. Les femmes ont également été supervisées intensivement par nos consultants agricoles. Nous leur avons appris à prendre soin des bananiers afin d’obtenir un rendement maximal. Le taux d’abandon au cours de cette première année a été faible, et après environ dix mois, un total de 9 000 kg de bananes a été récolté.

En raison du grand succès de la première année et en partie grâce aux conseils prodigués à la suite d’une visite de travail du professeur Dr. Rony Swennen, spécialiste de la culture des bananes à la KU Leuven, le projet s’est sérieusement développé au cours des deuxième et troisième années, durant lesquelles respectivement 8 000 et 12 000 plants de bananes ont été distribués. La troisième année, la distribution a été étendue de 24 à 69 villages. Les villages supplémentaires sont situés dans la municipalité de N’Dali, où, mi-2019, la Fondation a commencé un dépistage systématique des enfants mal nourris dans 47 villages. Ce faisant, nous lions les actions curatives (dépistage et traitement des enfants malnutris) aux actions préventives (nutrition de meilleure qualité).

Pendant cette période de trois ans, la récolte totale de bananes s’élève à 590 000 kg, pour une valeur marchande totale d’environ 225 000 euros. Nous pouvons déjà constater que la production et la distribution de nouvelles pousses de bananes (le prix d’achat est d’environ 1 euro) se font par l’intermédiaire des femmes participantes de la première et de la deuxième année de travail. En raison de ce grand succès, il y a de plus en plus de femmes dans les villages qui veulent un plant de banane. Il est donc bon de savoir que la distribution sera possible à l’avenir sans un soutien logistique important de la part de la Fondation. Les femmes les plus entreprenantes agrandissent également leurs propres plantations – pour autant qu’il y ait suffisamment d’eau – et peuvent ainsi proposer des bananes à la vente sur les marchés locaux.

En plus de l’aide à la culture des bananes, la Fondation a également fourni une formation sur la façon de transformer la récolte de bananes en produits finis pouvant être vendus sur les marchés locaux avec une valeur ajoutée. Il s’agit notamment de produits tels que les beignets de banane (Talé Talé), les chips de banane, la farine de banane (qui se conserve très bien et longtemps) et les beignets d’igname de banane enrichis de farine de poisson. Environ 150 représentants de villages ont reçu une formation de deux jours au “Centre d’InnovAction” de la Fondation à Parakou, avec des démonstrations de cuisine et des explications sur la valeur nutritionnelle des bananes et une alimentation saine et équilibrée. Ces participants ont, à leur tour, dispensé des formations et des démonstrations dans les 69 villages, touchant ainsi plus de 3 000 femmes.

Stad Leuven

Ce projet a sans aucun doute été un grand succès. Il a été rendu possible grâce, entre autres, au soutien financier de la ville de Leuven, qui subventionne ce projet pour un montant important réparti sur trois ans de fonctionnement.