Antoinette : Bonjour docteur, veuillez vous présentez à nos partenaires
Dr. Toko : Je suis le professeur Ibrahim Toko, enseignant à la faculté d’agronomie à l’université de Parakou et directeur du laboratoire de recherche en aquaculture et éco-toxicologie aquatique.
Antoinette : Que peut-on retenir aujourd’hui du système aquaponie à l’Université de Parakou après son installation ?
Dr. Toko : Depuis que j’ai reçu l’aquaponie dans ma ferme, cela fait la curiosité de tous les collègues et étudiants. Cela leur parait bizarre de voir sur une table des laitues ou des concombres en train de pousser sur des pierres alors qu’il y a des poissons en dessous. Même des grands enseignants et des spécialistes se demandent ce que c’est. J’étais donc obligé de leur expliquer le fonctionnement et ils comprenaient effectivement que ce sont des innovations qu’on doit introduire aujourd’hui dans nos systèmes de production et qui permettent de régler beaucoup de problèmes : problèmes de gestion des déchets en aquaculture, problèmes de production biologique parce que c’est une forme de production réellement biologique, sans intrants, sans pesticides ; une forme de production qui a réellement de l’avenir dans notre pays.
Les gens me demandent déjà de venir à l’université de Kara (Togo) pour leur installer des kits de ce genre. J’ai reçu la visite de beaucoup d’étudiants de partout, de nombreux professionnels et hommes politiques qui viennent voir et sont intéressés. Même la mairie de Parakou. On avait eu une rencontre avec le maire Charles Toko à l’époque et on devait installer à grande échelle un kit aquaponique pour la ville de Parakou. Le projet est encore d’actualité et je pense qu’on essaiera de le réactiver. Tout ceci pour dire qu’aujourd’hui l’aquaponie est en vogue et que c’est un système de production véritablement durable, avec un système sain, non seulement pour les consommateurs, mais aussi pour l’environnement.
Antoinette : Pouvons-nous avoir une idée du coût du kit fabriqué localement?
Dr. Toko : L’étudiant qui vient de monter le système l’a fait avec du matériel de récupération. Il m’a fait un budget de 150 000 CFA, que j’avais refusé de donner. Je lui ai dit de réfléchir pour utiliser du matériel de récupération. Et il a utilisé les bidons d’essence jaunes qu’il a coupés. Je lui ai donné seulement un tank, des stores pour protéger les poissons ainsi qu’une pompe que j’ai ramenée de Belgique. Sinon, un kit fonctionnel comme celui qu’on a reçu et avec la même surface devrait nous coûter ici entre 150 000 et 200 000 CFA. Je pense que d’ici novembre, nous allons avoir une idée réelle du coût parce que c’est hier qu’il a fait le repiquage. Dès qu’il aura terminé, nous allons essayer de refaire le système en y apportant des améliorations. Nous pourrons ensuite le proposer aux ménages et aux personnes intéressées afin de produire à domicile des poissons et des légumes.
Antoinette : Merci beaucoup docteur et surtout, merci pour le soutien.
Antoinette Chabi