8 mars 2023 : La Journée Mondiale de la Femme

La Journée Mondiale de la Femme, célébrée chaque année le 8 mars, avait pour thème cette année « Pour un monde digital inclusif : innovation et technique pour l’égalité des sexes« . Une occasion appropriée pour réfléchir à l’état de la numérisation au Bénin et à l’accès des femmes au numérique en particulier. Prenons par exemple la situation à Kassouala, l’un des villages d’intervention de la Fondation au Bénin.

L’enquête que nous y avons menée en 2022 dans le cadre du projet nutrition a révélé qu’un peu plus de 70 % des femmes n’avaient reçu aucune forme d’éducation. Une femme sur cinq était allée à l’école primaire et une sur dix avait reçu une éducation secondaire. Chez les hommes, un peu moins de 60 % n’avaient reçu aucune forme d’éducation. Un peu plus de 16 % étaient allés à l’école primaire et un homme sur quatre avait suivi un enseignement secondaire.
L’éducation étant une condition sine qua non pour faire partie du monde numérique, force est de constater que le Bénin a encore un très long chemin à parcourir en la matière.

Selon Estelle Idani, coordinatrice de la Fondation à Kassouala, il n’existe pas de centre informatique digne de ce nom à Kassouala. Pour scanner, taper et imprimer, il faut parcourir 25 km jusqu’à Tchaourou. De plus, sur la centaine de femmes avec lesquelles elle travaille quotidiennement, seule une dizaine possède un smartphone Android.

Et Kassouala n’est certainement pas une exception. Dans la plupart des villages où nous travaillons, la situation est tout à fait similaire. Les femmes sont donc privées de plusieurs outils digitaux essentiels pour développer leurs compétences, accéder à l’information et participer activement à la société numérique en général. Cette situation est pernicieuse pour le développement et le déploiement de la communauté.

À quand l’accès de tous à l’éducation et au monde numérique ?