La lutte contre la malnutrition

Situation actuelle

Issere Atcha

En 2015, la Fondation Hubi & Vinciane a lancé le projet malnutrition avec les deux hôpitaux partenaires Saint-Jean-de-Dieu à Boko et Saint-Martin à Papané. Ce projet est dirigé par le nutritionniste, Isséré Atcha, de la Fondation. Une fois par an, lui et une équipe de 13 assistants sociaux examinent tous les enfants de moins de 5 ans dans les villages de la zone d’intervention.

Au départ, le projet concernait 47 villages de N’Dali. Depuis 1 an, la région d’intervention du projet a été étendue à Tchaourou avec 16 villages supplémentaires. Les parents viennent avec leurs jeunes enfants à un point de collecte où ils sont ensuite soumis à un dépistage systématique. Une première mesure effectuée en 2015 a révélé que 12% des enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition sévère. Aujourd’hui, ce pourcentage a été diminué à 0,35%. Les enfants souffrant de malnutrition sévère sont dirigés vers des hôpitaux ou des centres de santé pour un traitement intensif.

Les enfants souffrant de malnutrition modérée font l’objet d’un suivi supplémentaire à domicile. Le dépistage prend environ 1 mois et ne constitue qu’une partie du projet. Le reste de l’année, le nutritionniste et les assistantes sociales organisent des campagnes de sensibilisation préventive à une alimentation saine. Par le biais d’ateliers de cuisine, ils enseignent notamment comment rendre l’alimentation quotidienne plus équilibrée et plus saine.

La campagne de dépistage annuelle dans les 47 villages de N’Dali a eu lieu du 22 novembre au 22 décembre 2022. Isséré Atcha, responsable du suivi et de l’évaluation des projets, présente un bref rapport.

Résultats de la campagne de dépistage de la malnutrition

Considération ethique

La participation à cette campagne est volontaire et aucun ménage n’est obligé de participer d’aucune manière que ce soit. La collecte des données sur le terrain est précédée, dans chaque ménage, du consentement éclairé, écrit ou verbal des personnes éligibles. L’animateur n’est pas autorisé à divulguer des informations collectées sous prétexte d’être exclu. Les données collectées sont traitées collectivement et dans l’anonymat.

Caractéristiques des ménages

  • 6021 ménages ont été enquêtés. La taille moyenne d’un ménage est de 8,49 membres dont au moins 2 sont des enfants de moins de 59 mois d’âge.
  • 98,89% des ménages ont accès à une source d’eau potable contre 1,01% qui continuent de consommer l’eau des marigots/fleuves
  • L’insalubrité et la gestion des ordures est un défi à relever. 91,13% des ménages jettent les ordures ménagères dans les dépotoirs sauvages, ce qui pollue d’avantage l’environnement.
  • 72,55% des ménages ne disposent pas de latrines. Parmi eux, 94,83% défèquent à l’aire libre.

Etat civil des enfants dépistés

90,57% des enfants disposent d’un acte de naissance

Etat Nutritionnel des enfants dépistés

11 613 enfants de 6-59 mois ont été dépistés au cours de cette campagne, soit 5847 garçons et 5766 filles.

Tableau 1: Etat Nutritionnel des enfants de 0-59 mois

La plupart des enfants ont un bon état nutritionnel. Sur 100 enfants dépistés, 98 se trouvent en bonne santé nutritionnelle contre 2 malades.

Le taux global de la malnutrition est de 1,42% dans l’ensemble des 47 villages d’intervention de N’Dali. Ce taux est significativement faible par rapport à celui de 2021 qui était de 2,52% dans la zone.

Les cas de malnutrition aigus modérés sont les plus fréquents et affectent près de 10 (1,07%) enfants sur 1000. Les cas de malnutrition aigus sévères se font de plus en plus rares et touchent moins de 4 (0,35%) enfants sur 1000.

Graphique 1:Evolution du taux de malnutrition 2019-2022Bron: Source : Dépistage de masse, nov-dec2022, FHV

Nous sommes heureux de constater que de façon globale, le niveau de la malnutrition (modérée et sévère ensemble) diminue progressivement. D’un taux de 11,78% en 2019, nous sommes passés respectivement à 2,89% en 2020 et à 1,42% en 2022. En intervalle de 4 années d’intervention, le taux de malnutrition a régressé de plus 10,36 points. Le suivi et les actions préventives par le nutritionniste et les assistantes sociales s’imposent néanmoins absolument.